Nous sommes dans une situation de désordre général que ce gouvernement a créé volontairement, non pas par amateurisme mais par mépris. Le macronisme est un mépris pour tout le monde : ils méprisent les professions libérales, les précaires, les opposants, les syndicalistes, ils méprisent les élus, l’Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil d’Etat, ils méprisent les pompiers, mais aussi les policiers qu’ils prennent pour des chiens de garde, ils méprisent les profs, les élèves, ils se méprisent même entre eux.
C’est ce mépris qui pousse ce gouvernement à bâcler les lois, à se moquer de la démocratie, du débat et du dialogue. Tous ceux qui ont cru pouvoir discuter ont été trompés : les maires qui ont participé au « Grand débat » apprennent que les cahiers de doléances ont été mis aux archives sans même être lus, et les syndicats réformistes, dont la CFDT, n’ont servi qu’à jouer des rôles dans une mauvaise pièce de théâtre écrite par Macron.
Jusque-là Macron pensait pouvoir tout forcer, protégé par un accompagnement médiatique bienveillant, et il faut le dire, fort d’un socle de 20% d’électeurs. Mais voilà que le désordre, au lieu d’être cantonné aux ronds-points des Gilets jaunes, a débordé au point que des avocats, des médecins, des ingénieurs, descendent dans la rue. Le désordre est tel que la violence de la répression s’abat sans humanité sur des enfants de Lycée, sur des pompiers qui nous sauvent, et non plus seulement sur des manifestants politisés.
Le désordre général orchestré par Macron n’est pas le fait de l’amateurisme : il est le résultat d’une méthode autoritaire, d’un mépris total pour les institutions, pour la Constitution qui prévoit la séparation des pouvoirs notamment.
Et ce désordre déplaît aux gens de droite. C’est la nouveauté : depuis quelques semaines, la droite centriste et la droite traditionnelle (celle qui sait que le vote de droite n’est pas seulement un vote de classe mais aussi un vote de valeurs), ces droites-là se rebiffent. Elles disent à Macron qui les traite de « vieux monde » : « on a accepté ton mépris pour notre façon de faire, on t’a soutenu, mais tu n’avais pas le droit à l’erreur ».
Or, Macron est en train d’échouer là où la droite ne supporte pas l’échec : l’ordre. Et l’ordre pour la droite, il n’est pas que sécuritaire : il est social, économique et surtout, pour cette droite républicaine, l’ordre doit être consenti, pas imposé. La question n’est pas de savoir si Pierre, Paul ou Jacques feraient mieux qu’Edouard ou qu’Emmanuel. La question fondamentale est de savoir si la France peut retrouver de l’ordre. Et l’ordre, en démocratie, n’est possible que par la justice.
Sans justice, point d’ordre. Macron est un démocrate amateur : il confond la force et l’ordre, et surtout il croit que c’est par la stratégie du choc qu’on parvient à ses fins. Il n’est parvenu qu’au désordre.